L'Ecole des Missions

à St Gingolph (VS)

Si les deux maisons de Fribourg et de Montana ont une histoire qui suit le développement général de la Congrégation, l’Ecole des Missions, dite “du Bouveret”, va donner aux spiritains suisses un lieu particulier qui leur permettra de trouver un point d’identification à partir duquel ils vont se situer et bâtir une histoire propre.

Même si on l’associe généralement à la commune du Bouveret toute proche, l’Ecole des Missions n’en fait pas partie géographiquement. Elle est située sur le territoire de St-Gingolph et, à ce titre, fait partie de la paroisse franco-suisse de Saint-Gingolph au bord du lac Léman. Son église se trouvant sur territoire français elle est canoniquement rattachée au diocèse d’Annecy. Ce détail est d’importance ! A l’époque, l’évêque de Sion ne voyait pas d’un très bon oeil la fondation d’un nouveau petit séminaire, sur son diocèse. L’évêque d’Annecy n’y voyait aucun inconvénient et permit la fondation de l’Ecole des Missions, située en Suisse et placée sous la juridiction de l’évêque d’Annecy.

L’Ecole des Missions du Bouveret  est devenue un peu la maison-mère de la province de Suisse. Elle est le fruit du Père Joseph Villetaz que l’on considère dans la Province comme notre fondateur. Cet ancien missionnaire au Katanga, province de la république démocratique du Congo (RDC) , avait été chargé de jeter les bases d’une maison de formation pour les jeunes Suisses romands qui désiraient devenir  spiritains. Il fonda sa première œuvre de formation en 1917 dans une très modeste maison de son  village natal, Grimisuat. En 1920, il l’installa dans une demeure plus vaste  au Bois-Noir près de Saint-Maurice.  Mais, ayant en cet endroit à affronter les violences d’un proche torrent qui dévalait des montagnes voisines  et la tolérance trop chichement mesurée  des autorités de son diocèse,  il émigra  en 1930 à Fribourg  où il occupa avec ses enfants  la maison  des spiritains pendant six ans.

En1937, il acheta un ancien hôtel « Le Chalet de la Forêt », qui devint alors l’Ecole des Missions. Pendant un demi-siècle, on y forma et instruisit presque tous les spiritains suisses,  et beaucoup d’autres jeunes gens venus de la Romandie. En1987, le collège secondaire fut fermé, mais la maison conserva sa vocation éducative et spirituelle au service de l’Eglise de Suisse, particulièrement des diocèses romands. On y trouve aujourd’hui une résidence pour  les confrères encore en activité dans la région, ainsi que pour les confrères à la retraite.

L’ancien collège a connu diverses évolutions au gré de ceux qui en étaient responsables. Notre désir a été d’en faire un Centre de formation spirituelle et missionnaire. L’actuel responsable de cette oeuvre, le Père Gérard Farquet, nous explique l’objectif qui s’y poursuit en fin d’année 2007 . Laissons lui la parole :

« La maison d’accueil du Bouveret porte aujourd’hui le nom de « Tibériade » ce nom a été choisi en référence à la Parole de Dieu en Marc 6, 34-44 ou Jésus, au bord du lac de Tibériade invite les apôtres à venir se reposer un peu. Nous les spiritains nous avons pour mission de vivre auprès des plus pauvres de la société dans laquelle nous exerçons  notre ministère et les pauvres d’aujourd’hui sont pour la plupart des personnes  qui n’ont plus le temps de vivre, de se reposer. Il faut toujours faire et aller plus vite, il faut être rentable. Cela a pour conséquences un appauvrissement spirituel, de grandes souffrances intérieures et pour beaucoup le découragement. Quelques jours au bord du lac leur permettent d’apprécier le lieu, la nature, la montagne. A deux pas de la maison il y a la possibilité de faire de très belles ballades.
Nous continuons à recevoir les groupes « anciens » : camps pour les jeunes, les week-ends pour la préparation aux sacrements (première communion, confirmation), les week-ends de la communauté  « Eucharistein », l’accueil de handicapés,  des fanfares qui viennent vivre des camps « d’entraînement », de nombreux mariages etc.
J’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de rencontrer différents groupes pour leur  présenter la maison,  leur parler de la communauté des Pères aînés, de la mission et de la Congrégation.
S’ajoute à ces activités une animation spirituelle. J’accueille régulièrement des personnes pour l’écoute ou l’accompagnement spirituel.   En octobre 2014 j’ai donné ma première retraite de guérison intérieure.   Les participants, au nombre d’une trentaine ont apprécié les lieux.  J’étais très content  de pouvoir vivre ce temps « chez nous ». Durant l’année quelques personnes sont venues pour se reposer, prier et pour échanger dans des moments de partages et d’écoute. J’ai aussi commencé un séminaire sur le Combat spirituel qui sera donné sur trois week-ends pendant l’année. Ces différentes activités « spirituelles » me montrent que la maison se prête bien pour accueillir des personnes voulant prendre du temps pour se former, pour vivre une retraite en silence ou tout simplement pour se retrouver avec elles-mêmes. « 

Aujourd’hui, le bâtiment d’accueil est utilisé par l’Action sociale du Valais afin d’héberger et de former des orphelins d’Ukraine qui bénéficient de nombreuses aides afin de se réajuster face au monde d’aujourd’hui. La vocation du site est ainsi retrouvée : des jeunes sont formés et équipés pour entrer dans la société que nous formons ; les spiritains se réjouissent que ce bel endroit puisse être employé pour le bien des jeunes. Leur ancien site décrit plus en détail ce qui a été réalisé auparavant et présente de belles photos du site :   ecole-des-missions.ch