Le Séminaire des Missions

En 1904 le gouvernement français a adopté une loi anti-cléricale (Loi Combes) qui prévoyait la confiscation des biens de l’église et des congrégations religieuses. Comme beaucoup d’autres, la congrégation du St Esprit a cherché une solution pour éviter les conséquences de cette loi. L’exil était la seule solution, mais les possibilités n’étaient pas nombreuses. Comme pays francophone et catholique il n’y avait que la partie wallone de la Belgique, ou les cantons de Fribourg et du Valais en Suisse. 

La congrégation a opté pour Fribourg et a acquis la maison du Botzet 9 en 1904 ; elle y a transféré la gestion de son patrimoine.  La construction du Séminaire des Missions au Botzet 18 a suivi de 1905 à 1906. Ce sera l’initiative de Mgr Le Roy alors supérieur général de la Congrégation du Saint-Esprit. C’était un homme passionné par l’ethnologie, la linguistique, la science des religions et la géographie,  ce qui l’a conduit à publier des études appréciées  à cette époque notamment sur la “religion des primitifs”. En fait, Alexandre Le Roy se souciait de munir ses missionnaires  des connaissances indispensables pour qu’ils abordent avec intelligence et une bienveillante  curiosité  les contrées inconnues qu’ils se donnaient pour tâche d’évangéliser, en Afrique.  Cette préoccupation l’amena  à nouer des liens avec  des universités de Louvain en Belgique et de Fribourg en Suisse.

Dans cette  dernière ville, il correspondait entre autres  avec Jean Brunhes, professeur à l’université, que l’on désignera,  à la suite de ses travaux, comme “le père de la géographie humaine”.  Alexandre Le Roy et Jean Brunhes se mirent d’accord pour instaurer ce qu’on appellera par la suite des cours de “recyclage” pour jeunes missionnaires revenant d’un premier séjour en Afrique.  Ces temps de recyclage devaient leur permettre de coordonner et de situer dans un contexte scientifique les fruits de leurs premières expériences  acquises sur le continent noir. Mais assez rapidement  la maison de Fribourg  modifia son orientation pour devenir un séminaire international de théologie, dans le rayonnement de la jeune université d ’Etat créée vers la fin du 19e siècle.

A l’exception de la période de 1930 à 1936, durant laquelle le séminaire abrita les  élèves suisses qui commençaient leurs études secondaires, Fribourg conserva cette destination avec des fortunes diverses. On y accueillit des jeunes scolastiques de presque toutes les provinces, plus particulièrement d‘Irlande, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis, du Canada, du Portugal, des Pays-Bas, de France et de Suisse, puis de divers pays d’Afrique (Sénégal, Ghana,  Nigéria,  Congo, Cameroun, Tanzanie),   de Madagascar et de l’Ile Maurice. 

La fête de Pentecôte 2004 a donné au Séminaire des Missions l’occasion de célébrer sa centième année d’existence. Cet âge plus que vénérable nous oblige à poser la question d’une rénovation d’un bâtiment marqué par les années. De nouvelles questions se posent, liées à la situation actuelle de l’Eglise et du monde.

Pour l’heure, le Séminaire des Missions garde l’essentiel de sa destination première.

• Il est un des lieux d’accueil pour les confrères malades ou à la retraites;
• Il offre aussi un pied à terre pour les confrères en congé ou en recyclage.
• Il est enfin le point d’attache de confrères en activité pastorale dans la région de Fribourg.

Ce que sera demain est très difficile à envisager. S’il est vrai que l’avenir est incertain, l’espérance n’est pas morte pour autant. Plus que jamais, l’Esprit nous invite tous, qui que nous soyons, à rester à son écoute.

Actuellement la maison du Botzet 18 est occupée à moitié par les spiritains ; le rez et le 1er étage sont loués par des médecins ; celle du Botzet 9 est louée comme centre de psychothérapie ; l’économat général de la congrégation occupe le 2ème étage. 

Depuis septembre 2022, une nouvelle communauté spiritaine travaille sur l’unité pastorale Sainte Claire ; elle a vécu quelques semaines au Botzet 18 mais elle est maintenant installée dans la ville de Marly, plus près des paroissiens. 

LA VIE DE PRIERE AU BOTZET 18

Notre vie de prière nous a gardés dans une vie fraternelle, s’appuyant sur la présence de chacun, aux heures de prière et de l’Eucharistie.

Nous pratiquons depuis une année, un partage d’Évangile à la place de l’homélie, lors des célébrations dominicales. Partage enrichissant, qui nous permet de nous accueillir et de nous enrichir de la parole de Dieu, à travers chacune de nos personnalités.

Depuis quelques années, nous invitons nos amis et les personnes avec lesquelles nous accomplissons un ministère, à célébrer le sacrement de la Réconciliation, en Carême et durant l’Avent. Nous avons dû très rapidement organiser 2 célébrations par temps liturgiques : il était impossible d’accueillir plus de 25 personnes à la fois dans notre oratoire/chapelle.

Nous nous rencontrons également une fois par mois pour la Lectio Divina.

Nos engagements missionnaires et particuliers

Pierre Pochon a rejoint définitivement notre communauté depuis septembre dernier. Il assure un «ad extra» tout en restant «ad intra». Chargé des archives de la Province, veillant à la bonne température de la salle,18-19°C , dans laquelle il stocke les documents, il s’habille chaudement, s’active à trier, à compulser et à classer les archives.

Jean-Claude Pariat prépare son 20ème pèlerinage «Assise/Cascia/», en collaboration avec «l’œuvre St Justin». Depuis plus de 20 ans chaque mois, il anime 2 groupes de Lectio Divina.

Roland Bugnon, tout en étant éprouvé dans sa santé ( malvoyance et malentendance), assure le service de l’économat. Après bien des années de participation à «Inter-bible», il a mis fin à cette collaboration.    

Francis Zufferey est actif dans le mouvement de l’ACAT avec le groupe de Pérolles. Il reste présent au monde du handicap en étant conseiller spirituel de Foi et Lumière pour la Province «Monts et Vallées» regroupant les communautés de Suisse et du Jura français.

Il apprécie toujours autant, d’accompagner les couples d’une équipe Notre-Dame. (END)

Maxime Dorinari Boni, d’origine béninoise, après 3 ans de formation supérieure en France a exprimé le désir de vivre une année de Postulat, année précédant le noviciat, dans la Province de Suisse. Très actif dans la communauté, il prend soin des grands pères que nous sommes… Il assure des cours de catéchisme dans la paroisse de Marly.

Le ministère

Nous répondons aux demandes de 3 communautés religieuses et assurons des Eucharisties en semaine. Nous sommes sollicités pour des accompagnements spirituels. Cela demande de consacrer du temps, chaque mois.

Ouverture à l’extérieur

Depuis plusieurs années, nous accueillons des groupes dans la Grande salle du sous-sol. Actuellement, elle est louée une soirée par semaine pour le cours de Langue des Signes. Les enfants de la 1ère année de catéchisme occupent les lieux 5 matinées par an.  L’ACAT y tient sa réunion mensuelle.

C’est également dans cette salle que nous terminons nos célébrations pénitentielles par un repas froid.

Ce temps de partage est très apprécié par les participants.